Scandales alimentaires et crises sanitaires, recommandations émises par les autorités, sensibilisation aux questions environnementales... font que nous sommes de plus en plus nombreux à souhaiter une alimentation plus « naturelle ». De nouvelles pratiques de consommation et de production se sont développées en écho à ces aspirations : agro-écologie, agriculture biologique, agriculture urbaine, commerce équitable, médiatisation d’une gastronomie respectueuse des produits, lutte contre le gaspillage.
Les magasins de grandes surfaces, les supermarchés sont devenus les endroits principaux des achats pour beaucoup de foyer. Par manque de temps, d’intérêts ou de connaissance, les consommateurs achètent ce qu’il pense être bon ou ce qui est le moins cher, souvent aussi les aliments les plus mauvais pour la santé et l’environnement.
Cependant, faire ses achats dans un supermarché de manière durable n'est pas toujours évident.
Une alimentation durable qu'est-ce que c'est ?
Une alimentation dite durable, est une alimentation qui respecte l'environnement, la santé et les envies de chacun et qui favorise également l'économie. Nos modes de consommation et de production alimentaire peuvent avoir un impact néfaste sur l'environnement. Le mode alimentaire des pays riches a beaucoup évolué ces dernières années et ne répond plus aux critères de durabilité. Des changements fondamentaux dans la façon dont les aliments sont produits, transformés, transportés et consommés sont indispensables pour réussir un développement durable.
Une forte inégalité est présente entre les pays développés qui surconsomment et les pays pauvres qui souffrent de sous-alimentation, malgré la richesse de leurs terres.
L’alimentation durable serait une des solutions pour permettre à ces pays sous-développés de garantir d’un principe de « souveraineté alimentaire ». C’est-à-dire qu’ils ne devraient plus dépendre de l’aide alimentaire fournie par le PAM (programme alimentaire mondial).
Pour cela, ils nécessitent l’aide des autres pays stables seulement il ne s’agit malheureusement pas des premières occupations de nos dirigeant. Le problème ne les affectant pas directement, ils réagissent de manière très lente voire trop tard.
Les problèmes de nos modes de consommations actuels :
L'alimentation est une importance vitale pour l'humanité, tant sur le plan nutritionnel et sanitaire mais également social et culturel.
Il faut savoir que les ingrédients de base ne représentent en général qu'une part très faible du coût d'un produit alimentaire, par rapport aux coûts de la fabrication de produit fini, du transport, de l'emballage, de la distribution, du marketing et de la commercialisation.
En effet, la plupart des aliments consommés ne proviennent pas de notre région.
Les pays producteurs de l'alimentation de base sont principalement des pays en voie de développement d'Afrique, d'Amérique du Sud mais aussi d'Asie tels que le Brésil, l'Inde, la Chine…
Ces différentes cartes nous montrent bien que les pays ne consomment pas forcément ce qu'ils cultivent.
Ceci entraîne certes des échanges commerciaux entre les pays et fait donc tourner l'économie mondiale.
Néanmoins, la surconsommation des pays riches, en plus de déséquilibrer ces échanges, entraine des conséquences néfastes pour notre planète.
Le gaspillage :
Diminuer le gaspillage est le premier objectif à atteindre et réalisable par tout le monde. Du moins ceux dont l’excédent de nourriture est jeté à la poubelle.
En effet, le gaspillage représente environ 40 % des aliments produits. Il s'agit là d'un chiffre tout à fait absurde lorsque nous savons que la malnutrition est un problème conséquent dans le monde aujourd'hui.
Taïcha Ohno, a longuement étudié le gaspillage.
Selon lui, il existerait sept types de gaspillage :
1. Superproduction
2. « Sur stockage » ou stockage inutile
3. Transports et déplacements inutiles
4. Traitements inutiles
5. Mouvements inutiles
6. Erreurs, défauts et rebuts
7. Temps d'attente et délais
À cela, il ajoute la mauvaise utilisation des compétences.
La surproduction est jugée comme étant le pire de tous car il est le premier de la chaîne, entraînant ainsi les autres gaspillages. Mais il s'agit aussi du plus dur à réduire. En effet, les entreprises produisent plus dans l'idée de toujours vendre plus et donc d'amasser un plus gros chiffre d'affaires. Or il ne s'agit malheureusement pas souvent du cas, ce qui amasse uniquement plus de déchets.
La surproduction consiste à produire plus que la quantité demandée mais aussi avant la commande. Le produit n’est alors pas garanti d'être acheté. Nombreux sont les aliments qui ne répondent à aucune exigence du client.
Produire plus provoque aussi un grand ralentissement dans le processus d'acheminement du produit.
Tout bêtement, la taille du lot, si elle n'est pas correctement adaptée entraîne une surproduction.
Le sur-stockage, équivalent au stockage inutile, comprend tout ce qui est inutile à la réalisation du produit à un moment fixe. Il peut être causé en partie par la surproduction mais aussi par une mauvaise planification et par une mauvaise gestion temporelle. Il est néfaste car une accumulation du stockage, s'il n'est pas renouvelé régulièrement immobilise, cause la dégradation de certains aliments et la perte de place.
Nombreux sont les déplacements inutiles, ceux-ci sont souvent mal optimisés et une perte considérable de temps. Souvent les transports par mesure de sécurité ou par contraintes se font en plusieurs fois, ce qui ralentit largement la production. Et bien évidemment pollue beaucoup plus notre planète. Aussi l'amélioration ou la réduction des transports seraient bénéfique à l’environnement. Il s'agit des
déplacements des produits mais aussi des vendeurs ou acheteurs intermédiaires ou autre.
Le traitement d'un produit est certes important mais des fois, les compagnies veulent trop en faire et donc le prix augmente pour une qualité par forcément meilleure. À l'inverse, certain produit sont achetés à prix bas mais leur qualité est tellement déplorable que leur temps d'utilisation est minime et l'objet non rentable.
Les emballages sont souvent l'exemple type, ils sont généralement inutiles et trop important par rapport au produit. L'idéal serait de privilégier les emballages en carton ou du moins des qui sont recyclables. De même que beaucoup de produit pourrait se passer d'emballage. (Site blog)
Les « mouvements inutiles » concernent plus les personnes. Une mauvaise organisation, un désordre ou un matériel mal rangés peuvent être rapidement la cause de déplacements inutiles. Les producteurs sont les plus touchés, une mauvaise optimisation du terrain cultivable entraîne des nombreux déplacements (certes courts mais fréquents) réduisant ainsi la capacité à produire convenablement.
Dépendant du statut économique du client et de la valeur d'un produit, ces derniers ne sont pas toujours ramenés ou réparés lors de déformation, d'erreurs ou de casse. Entraînant ainsi un surplus de déchets mais aussi de production.
A tout cela, s’ajoute bien évidemment le gaspillage « banal », qui ne serait autre que celui causé par les consommateurs dans le cas de l’alimentation. Qu’il s’agisse d’acheter des produits en trop grande quantité, de ne pas les manger par faute de goût ou d’envie, de les laisser pourrir dans le frigo… toutes ses raisons font que l’aliment fini dans la poubelle.
Réduire ses déchets serait déjà un très grand pas vers le développement durable.
Mais alors comment faire ses courses dans un supermarché? Quelques conseils :
Les supermarchés sont certes très efficaces, les consommateurs économisent du temps et le choix est plus vaste. En effet, le grand avantage de ces endroits est de « tout trouver au même endroit »
Or, plus le choix et la diversité sont importants, plus l’acheteur est tenté. Entraînant ainsi une plus importante dépense, fautes de ces achats « non prévus » qui ont séduit.
Ce qui est encore plus vicieux dans tout cela, est que les consommateurs ne s’en rendent même pas compte. Peu d’entre eux sont au courant des mécanismes du marketing qui se cache derrière.
Ainsi notre premier conseil serait de mieux visualiser les rayons. Apprenez à baisser les yeux, puisque les produits les plus chers, les plus prestigieux ou bien les plus enviables sont mis à parfaite hauteur de votre regard, vous êtes donc beaucoup plus tentés. Or souvent des aliments de même qualité et moins chers sont exposés juste plus bas.
Un moyen tout bête d’économiser de respecter l'environnement est de minimiser les sacs de course. Privilégiez un sac solide et réutilisable, ou pour les boissons les boîtes en carton que vous pourriez recycler plus tard.
Cependant, achetez des fruits de saison et vous réaliserez des économies tout en évitant de consommer des produits ayant parcouru la moitié du globe terrestre dans des boîtes. Mais le mieux reste de privilégier les aliments locaux. (Site blog).
Évitez d’acheter vos produits « tout fait », « déjà préparé », ils sont très souvent les plus mauvais pour la santé.
Ne vous faites pas avoir par les offres ou les actions. Souvent les supermarchés ont tendance à fortement baisser les prix de leurs aliments qui arrivent à péremption. Ainsi, vous achetez en pensant faire une bonne affaire mais malheureusement l'aliment pourri avant même que vous l'ayant consommé. Ne vous faites pas avoir et pensez à jeter un coup d’œil à la date d’expiration.
Adaptez vos courses en fonction des aliments les plus enviés dans votre foyer. Ceux qui sont consommées le plus régulièrement peuvent être alors acheter en plus grande quantité et stockés, contrairement à ceux qui ont tendance à rester dans le frigo.
Un dernier conseil pour économiser et de prévoir ses courses et de les faire à l'avance. Anticiper le mieux votre semaine afin d’éviter de faire de nombreux allers-retours, mais aussi d'acheter des produits « non prévus », dont vous pourriez largement vous en passer.
En faisant vos course une fois par semaine, vous pouvez maintenir un stock convenable, gagner du temps durant vos journées, mieux vous rendre compte de votre consommation et enfin éviter de craquer pour des achats inutiles.
Traçabilité des produits :
Aujourd’hui un des majeurs problèmes pour l’alimentation durable est le manque de traçabilité.
A l’origine, elle fut créer après les nombreuses crises alimentaires comme la vache folle, la fièvre aphteuse (maladie virale) pour permettre de retirer rapidement un produit du marché, donner plus d’informations aux consommateurs et en majeur partie de protéger la société.
Malheureusement les moyens de produire ont beaucoup évolué et les acheteurs, se sentant justement plus en sécurité, ont petit à petit fermé les yeux sur cette traçabilité. Laissant les entreprises plus libres et donc ne pas se préoccuper de la traçabilité.
En effets, les entreprises privées ont encore un pouvoir trop important comparé aux militants du développement durable, leur permettant de rester très discrètes sur les informations concernant leurs produits.
Le but de la traçabilité est de bien évidemment garantir une certaine sécurité sanitaire concernant un article. Mais cela implique un énorme investissement de temps et d’argent que peu d’entreprises sont prêtes à consacrer. Jusqu’à peu de temps, les consommateurs ne se souciaient guère d’où venait ce qu’il mangeait, dans quelles conditions les animaux été traités ou les aliments cultivés. Les producteurs, qu’ils soient des pauvres petits paysans ou bien des grandes usines ne les préoccupaient très peu de même que leur santé ou leurs conditions de vie et de travail.
Seulement depuis quelques années, un changement radical s’aperçoit dans la mentalité des acheteurs qui se soucient de plus en plus de la question de l’éthique dans l’alimentation. Plusieurs curieux ont voulu dénicher le chemin de leur nourriture et beaucoup sont allés jusqu’à dénoncer les atrocités du monde alimentaire. La société fut très vite mise au courant et choquée, elle décide aujourd’hui de réagir. Les mœurs changent, les plats aussi : manger de la viande n’est plus si bien vu qu’avant, les aliments en boîte de conserve restent plus longtemps au placard, et les plats « déjà préparés » ne deviennent qu’exceptionnels…
A tout cela, s’ajoute la fulgurante ascension du « bio » dans notre mode alimentaire. Devenu un mot de tous les jours, un mode de nourriture incontournable il est de plus en plus convoité et envié. Ainsi aujourd’hui beaucoup de gens spécifient et limitent leur alimentation. Des nouvelles façons de manger son apparus depuis. Le fameux slogan « oubliez les régimes, mangez sain » est l’argument typique qui séduisît beaucoup de consommateurs.
Prenons comme exemple le quinoa qui devint rapidement l’aliment magique, plein de protéines il remplace la viande et les œufs. Mais cela va encore plus loin, aujourd’hui être intolérant au gluten n’est plus si contraignant qu’avant étant donné que ne pas manger de gluten est devenu, nous pourrions dire presque « à la mode ». Tout comme les aliments « sans lactose » et pleins d’autres.
Certes il reste encore beaucoup d’efforts à accomplir pour que la traçabilité soit sure et indispensable mais l’apparition des labels fût d’une grande aide.
Les labels officiels:
Les labels officiels sont devenus indispensables aujourd’hui. Il s’agit d’organisations privées qui sont reconnues par les pouvoirs publics et se chargent de procéder à des contrôles dans la production des aliments.
Grâce à l’intérêt toujours plus accroissant que portent les consommateurs sur leur produit, (« comment est-il arrivé dans mon assiette ? » serait la question à se poser), les labels ont vu gagner de l’importance et ainsi se développer.
Ces organisations ont pour but de réduire les inégalité entre les premiers, principaux producteurs (c’est-à-dire ceux à l’origine de l’aliment, les cultivateurs des denrées comme le cacao, les céréales…) et les grosses entreprises qui amassent une bonne partie du prix mais aussi plus simplement à améliorer le mode de vies de ces gens là.
Les labels peuvent aider de plusieurs façons, certains permettent de réduire le travail des enfants, de certifié l’origine d’un produit, de prouver qu’il est « bio », d’autres s’assurent du mode de vie des animaux, garantissent des produits agricoles, ou encore que les cultures sont écologiques. Le but commun pour tous est de promouvoir un commerce équitable et une production respectant les normes sociales et environnementales.
Voici une liste des principaux labels en suisse : (à mieux voir sur ce site : http://www.frc.ch/articles/labels-alimentaires-evalues/ , à la fin du site « en savoir plus : le guide à télécharger »).
Les problèmes sont qu’aujourd’hui, selon certains consommateurs, trop de labels sont présents, entrainant un certain flou et des difficultés à les reconnaître précisément.
De plus, les labels sont devenus rapidement très importants, accumulant un certain pouvoir et bien évidemment un plus gros chiffre d’affaires. Ajoutons que l’argent pervertit l’esprit, il n’est pas difficile de comprendre que nombreux sont les personnes qui ont vu la création des labels plus comme une raison pour accumuler de l’argent que réellement protéger.
Toutefois, acheter des produits labélisés reste un acte propice à l’alimentation et au développement durable.
Notre coup de cœur :
L’épicerie « Nature en vrac », ouverte en fin d’année 2015 nous a rapidement séduit. Il s’agit là d’une épicerie tenue par deux épicières latines, aux sourires accueillants qui nous font redécouvrir le principe de faire ses courses tout en limitant au maximum les déchets. Le principe est simple, les clients viennent avec leurs propres récipients (bocaux, bouteilles, sachets en plastiques ou cartons … ) ou bien ils peuvent en acheter sur place et les remplissent. Ainsi le consommateur peut choisir la quantité de produit afin de se procurer le strict nécessaire réduisant l’impact des déchets sur l’environnement mais aussi le prix de ses achats.
Toute sorte de produits sont proposée, même si l’idée de départ était de vendre uniquement des produits issue de l’agriculture biologique et locale, elles ont dû y renoncer afin de mieux réponde aux désirs de leurs clients.
Voici quelques photos prises lors de notre visite. N’hésitez pas vous aussi et allez y faire un tour vous serez tout surpris et amusés.
photos personnelles de S.
Notre projet :
Notre activité consiste en l'élaboration d'un mini supermarché auquel les élèves viennent « faire leurs courses ». En effet, des images imprimées d’aliments sont mises à disposition sur une table. L’élève doit choisir parmi les aliments lesquels acheter et donc nous pouvons déduire ce qu’il aime manger. Seulement à la fin, nous analysons les produits choisis et tentons de lui expliquer lesquels sont et ne sont pas durables. Pour ce faire nous aurons au préalable fait l’inventaire des ingrédients, de leur provenance et des conséquences néfastes de cet achat.
Ainsi nous espérons provoquer chez l’élève une prise de conscience de ce qu’est l’alimentation durable grâce à nos explications mais aussi pourquoi il devrait changer sa nourriture et améliorer ses achats afin de promouvoir le développement durable et protéger notre planète.
Une trentaine de personnes (enseignants et élèves confondus) sont passées au stand.
Pour conclure l’alimentation durable prend de plus en plus d’importance dans notre mode d’achat.
Cela consiste à une alimentation saine et équilibrée, produite de manière à respecter notre planète : l’environnement, le bien-être des animaux, le climat les sols et la biodiversité.
S’ajoute l’envie de diminuer la consommation d’énergie et l’émission de gaz donc diminuer les transports, les emballages…
Sources :
http://leleanmanufacturing.com/les-7-gaspillages/
http://www.credoc.fr/pdf/Rech/C270.pdf
http://www.consoglobe.com/economiser-courses-12-conseils-cg
http://www.fao.org/sustainability/fr/
http://www.statistiques-mondiales.com/cereales.htm
http://www.passioncereales.fr/dossier-thematique/les-céréales-dans-le-monde-en-europe-et-en-france (pays producteurs)
http://www.wwf.ch/fr/agir/vivre_mieux/guide_en_ligne/labels_alimentaires/ (Labels)
http://www.tdg.ch/vivre/Les-deux--epicieres-qui-nous-emballent-avec-le-vrac--/story/18256436 (TDG épicerie « Nature en vrac »)
http://chefsimon.lemonde.fr/pratique/label.html
http://www.swissfruit.ch/fr/fruits-suisse